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SILENCE

LA PEINTURE CONTEMPORAINE CHINOISE

Salon du Dessin et de la Peinture à l'Eau  &  Salon des Artistes Français

 Grand Palais, Paris, 23 – 28 Novembre 2010 

Mairie de Strasbourg

– Strasbourg, Alsace, France, 3 – 30 Decembre 2010 

Salons Champagne de Cazanove, Maison de Champagne Charles de Cazanove

– Reims, Champagne-Ardenne, France, 7 Juin – 31 Août 2011 –

- Catalogue bilingue Français-Anglais de l'exposition -

- Contribution personnelle  : 16 textes pour 16 artistes + 1 texte d'ouverture -

Pages 22 à 25, 28, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 54, 56 & 58

+ p.5 : texte établi pour le compte d’un auteur à partir de deux de ses articles

- Traduction et adaptations personnelles -

ISBN : 978-2-9535968-1-6

——

- TEXTE D'OUVERTURE -

(cat. pp.22-25)

Au cœur des aspects les plus communs demeure l’extraordinaire,

Et d’avoir constamment cela en tête

Déjà nous fait entrevoir le fait extra-ordinaire

Que l’un des termes les plus communs, les plus élémentaires

Suscite le plus intra extraordinaire des effets

Lorsqu’enfin nous sommes sur le fait

D’entreprendre de l’entrapercevoir sans épithète.

 

Alors, entendre la nuance du caractère défini

D’un article indéfini, la nuance de l’indéfinition

D’un article défini paraît comme étant à notre portée.

 

Mais qui ne saurait se lasser

De ce qu’on lui fasse indéfiniment l’article

Sans lui faire la proposition de l’expérience…

 

Et c’est précisément ce que ces artistes nous proposent de vivre,

L’expérience ;

Et qui plus est l’expérience Silence.

 

 

L’expérience Silence…

Expérience

 

Du chœur des choses en directe provenance,

Tout droit issu de l’entrée de secours de la signification,

De là où par-delà le clivage des a priori de la supposition

Tout est inter-appartenance…

Le silence

En constante redéfinition

Se met à notre portée,

Se tient à notre inconstante disposition

Afin que nous puissions entendre

Son état dénué de nuances :

Silence

 

 

Ainsi, par la présente

Exposition, des artistes d’une portée intercivilisationnelle

Nous proposent-ils qu’en leurs réalisations nous puisions,

Tels les archéologues apprenant de vérités entières et fragmentaires

Une vérité à travers sa reconstitution.

 

Ainsi, afin que nous puissions entendre l’éclat du stade élémentaire

Silence

Nous incombe-t-il non pas de nous contenter de ses restes

Mais d’apprécier à leur juste valeur

Ses émanations.

Ainsi, afin que nous puissions atteindre

L’un des primats du Tout

Nous lançons-nous dans l’exploration de l’infini des possibles.

 

Non pas confrontés mais en tête-à-tête,

Nous nous devons de ne point chercher à nous réconforter et ce en allant

Premièrement nous confronter au fronton

De notre élémentaire mécompréhension de l’élémentaire.

 

Alerte ou nonchalant,

Le silence n’a pas à régler son pas sur notre horloge,

Il est omniprésent

Et vient à point à qui sait entendre

Et, le cas échéant, n’aura de cesse de nous surprendre,

De nous prendre sur le fait,

De nous suspendre en temps et heure

En profondeur, espace et temps.

 

Il est omniprésent.

 

 

Afin qu’enfin plus l’on ne s’arroge

La déviation de la primauté du droit de l’incompréhension

Mais que l’on abroge la factice foi en un

Frontispice-précipice

Par le droit légitime à la mécompréhension

En tant qu’étape sur la voie d’embuches pavées de la compréhension,

Tendons l’oreille

Car les manifestations du silence ne sommeillent.

En autant d’émanations qu’il est de possibles…

Là, et surtout ici, présentes.

 

 

 

 

Le silence peut insuffler le vertige ;

Silence, l’appréhension du vertige.

Ainsi convenons, alertes et nonchalants,

De l’allure d’un pas pétri de mesure.

Qu’à l’une des plus louables des qualités - la curiosité -

N’aille s’allier encore et toujours l’un des plus détestables

De nos défauts : l’établissement d’universelles vérités

Basées sur l’excessive manifestation de la subjectivité.

 

Avec combien d’artistes sommes-nous en reste…

Combien restent sur le bas côté de la compréhension…

 

De même qu’il nous fut possible de suffisamment entendre l’infini,

Au point de le nommer et l’écrire,

Assumons notre état perfectible

Et franchissons ces antiques frontières qui n’ont plus lieu d’être.

 

 

En tout lieu, le silence.

En tout silence, mille lieux, mille lieues.

 

En atteste ici présente

La multiplicité des nuances du spectre du silence

Qui à travers la concrétisation de l’immatériel

Nous propose de vivre,

En empruntant quelques-unes des voies d’un voyage initiatique,

L’expérience du tout Silence

A travers l’imprégnation en ce tout Silence

 

 

Que de ces émanations du silence, de cette abondance de nuances,

A leur tour émergent alentour nuances en abondance.

Que plus un silence ne nous submerge.

Qu’à la poliorcétique succède la polyphonie de l’esthétiques

 

 

 

 

Et à mesure que se raréfient, s’essentialisent les mots,

Contemplons, avant que d’à Silence nous en retourner,

Le fait que par la présente exposition d’artistes d’une portée universelle,

Nous avons, sommes, et perpétuellement serons

Initiés

——

- 16 ARTISTES - 16 TEXTES -

(cat. pp. 28, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 54, 56, 58)

CHEN Jianping

No.109

 

Evidente et indéfinissable, discrète, monumentale,

aux symboles en mutation, aux signes en devenir, une pierre intercivilisationnelle,

un prégnant hologramme, jalon de toutes les nuances d’un temps immémorial et de la temporalité convergeant en une infinité de points identiques et uniques.

Mutation, devenir, simultanéité, l’étincelle en laquelle toute temporalité demeure et se conjugue

instant-anément selon le mode atemporel de la continuelle flagrance du silence.

A travers l’omniprésence d’une pierre d’angle, le silence du souffle de l’étincelle du Tout

GENG Jinqxin

New building

  

Ici, l’unicité de la constance de la compréhension de l’uniformisation.

Ici se dissipe l’idée de l’apparente simplicité de telle constatation.

Une descente au fond de la surface frontale d’un miroir … et pourtant l’ovalité prime.

Par-delà la systématisation de l’insipide… la pertinence de la discrétion.

Invitation ambitieuse d’une tractation silencieuse… L’Humanité prime.

Décliner un silence afin que d’autres y puisent et puissent se décliner

 

HE Canbo

Maya 04

 

Point d’incertitude, point de certitude si ce n’est celle émanant de la certitude qu’il n’est de certitude…

sans quoi seule serait celle qu’il n’y a qu’incertitude.

Entre silence et Silence, un point de suspension, un point en suspension. Emanation.

L’entre-deux n’est être en deux mais être les deux.

Etre en devenir est déjà devenir, est être déjà.

Telle la main qui se tait et écoute l’eau qu’elle rencontre, l’insaisissable est palpable

HE Weiming

Attente

 

Interne et externe sont en symbiose.

S’unissent les silences en un silence, les temps en un temps, les touts en un tout.

La présente attente n’est une atteinte à l’osmose mais une scansion de laquelle naît un silence, prégnant et immatériel. Un unisson.

Quand l’attente n’est une ponction mais la ponctuation, elle n’est parenthèse existentielle

mais un point d’orgue médian, radiant du bouillonnement d’un ciel.

Quand attendre est tendre à atteindre l’unisson

LI Tingting

Shoes 

 

L’élégance d’une conscience aiguë qui encore nous dispense de la ciguë d’une factice latence.

Délice, merveille que de sentir les traits de notre sourire ainsi s’accentuer

à mesure que prend forme le ravissement de l’ouverture.

La perpétuelle jeunesse de cœur diffuse alentour l’amour de se chausser des raies de l’éveil.

Ainsi, sur notre visage, le sourire de cette jeunesse sans âge

qui à travers les âges fut notamment des sages l’apanage.

Le silence d’un sourire enchanteur… le silence de sourires enchantés

LI Zhuo

Sans titre

 

Sur le chemin de l’horizon des possibles, prendre un instant

afin de prendre la pleine mesure de l’instant où l’on se situe…

…afin qu’au cœur des choses le chœur des choses à l’encontre de la solitude de la finitude

prononce sitôt sa sentence.

Plus de silences. L’apparition de la vue. La rencontre avec le silence.

Des clivages d’antan… la droite ligne hors du mirage, le virage des sens, le rivage du silence

LIU Bochi

Don’t Ask Me

 

Une individualité recluse en un impératif tout de fébrilité, en un silence incisif

qu’elle diffuse avant que de s’y blottir plus avant.

Le renvoi à la décrue de l’apparence de l’impossibilité de l’oralité.

La prise de conscience accrue de la volonté d’intersubjectivité.

Ouverture sur l’instinctif vouloir d’humanité. Il n’est donc d’absolue négation de l’éventualité.

Le silence d’un chant n’est donc l’absence d’un champ.

Quand alors taire et se taire est soudainement singulièrement émaner de sa spatio-temporalité

LIU Xining

Sailing a Boat on the Dry Land

 

Appréhender un colosse qui jamais ne sommeille n’est chose aisée.

Evider les chemins biaisés de la répréhensible connotation est l’attestation de l’agilité d’un esprit véloce

qui sut ne point se faire enrôler de force.

Tour de force que de présenter à la préhension perceptive la nature

de quelque chose que ce soit sans l’éluder mais l’élucider.

La vraie semblance de l’évidence par-delà le faux-semblant des évidences.

Par-delà les silences… sans appréhension, le silence de l’élocution.

La compréhension de la nature de toute chose réside aussi dans le silence de sa nudité,

dans la nudité du silence

NING Zhuotao

Aube

 

Il demeure déconcertant de constater combien l’art peut être en mesure de nous faire entendre,

et ce dès avant quelque analyse de nos perceptions et sympathies,

l’évidence même

que nous vivons présentement quelque chose d’entièrement affirmé entièrement en devenir.

L’aube de l’œil de chair prend effet dès avant la fulgurante activation de l’entendement

qui déjà en un zénith vit l’assurance du perpétuel devenir.

Aube, Jonction-impulsion des silences.

L’éclatante, insaisissable et singulière nodalité de l’assurance avérée du perpétuel devenir

SU Shangzhou

Supreme…Saint Mountain

 

Une présence atemporelle, une prégnance atemporelle.

Sérénité de la flagrance, récurrence de l’unicité, fragrance de la pérennité, essence d’éternité.

Résonnance du Silence.

Le sublime est aussi effrayant… Le suprême est aussi solennel.

La frontale profondeur du silence révélé est vertigineuse et rassérénante.

Le choc de la compréhension de l’indéfinissable

SUN Yi

Liang ge ren

  

De l’instant de répit durant lequel l’esprit se plait à vagabonder émane un silence bien spécifique.

Et il plait à l’organique de prendre part au dialogue, de se joindre à sa propre dilution

et d’y récolter la manne du sourcier.

Philologues, définissons les termes d’une trêve indéfinie,

trêve qui bien que brève nous ressourcera davantage que bien des nuits.

Partager l’inhérence de la vulnérabilité d’une bulle de silence ouverte

 

WANG Liming

Choc

 

Ni ordre ni désordre en cet état de fait

en toutes parts duquel réside un dynamisme dont le bouillonnement nous observe.

Ici préside le souffle latent de ce qui fut infusé à la lumière des projecteurs et feignit de tomber,

épars, dans l’oubli.

L’un des sens de ce qui, un temps, semblait ne plus assez en avoir.

L’aura diffuse de ce qui fleurit dans les oubliettes.

Saturée de silences accumulés, une portée de silences, une portée du silence.

La profusion du silence infusé d’un oubli au clair de l’unisson semé

WU Xuelian

Playground No.4

 

L’introspection, l’inspection, la dispersion de la quasi totalité de l’acception d’un lieu commun,

le sens commun révélé à la lumière de sa quasi dilution, une lumière révélée par sa diffuse essentialisation. L’effacement de la duplicité vers l’avènement de la difficulté de n’y concevoir l’austérité,

mais d’y voir communément l’infaillible unicité de la dimensionnalité du sens.

L’indicible dextérité d’un impassible aplat de silence translucide issu d’une individualité trans-lucide.

Quand l’intériorité recueille le silence de l’essentialisation, l’écueil de l’aseptisation est évité

XUE Junning

Xiao Yun

  

Que son regard se pose sur des objets modernes

ou sur des personnages s’inscrivant dans une continuité plus étoffée,

Xue Junning a cette capacité non pas de combiner mais d’engendrer en une même action

atemporalité et instantanéité en de prégnantes apesanteurs.

Point et linéarité, sentiment, union plastique et apaisante.

La poésie de la prose qui sautille tout en lévitant. Un sourire tranquille.

Sérénité heureuse ; le détachement qui propose ; le silence est à notre portée

 

YAO Jihong

Paysage urbain II (panneau de droite)

 

Prendre le temps de prendre du recul est entreprendre un retour en avant sur la voie de la signification,

un rapprochement au sein duquel le silence enceint le cortège des interférences de la modernité…

et l’entité citadine ré-apparaît.

De l’agitation, le dynamisme ; du bruit, le bruitisme ;

de la chrominance, le chromatisme ; de l’immersion, l’altitude ;

du fourmillement de la multitude, les cheminements de l’unité.

Des maux, l’instance du silence des mots.

Inhaler le silence de la prise de recul… pour ne plus en silence exhaler sous l’emprise du recul

ZHAO Biqin

Lady

 

Une subtile affirmation d’union de diversités.

Des chromatismes assurés, des expressions vers une expression, des sentiments vers un sentiment…

Ce tout s’accorde à nous assurer que se présentent à nous des silences entiers unissant leurs voix pour

sans nous heurter nous mener à profondément nous interroger.

Puisque de cette assemblée émanent des individualités,

nous ne sommes intimidés et partageons l’intimité du silence d’un premier contact. En suspension.

La douceur d’une rencontre de regards et de postures au silence interloquant et éloquent

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